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Anecdotes de la vie française!

Publié le par Marjorie Roulmann

Toronto (photo Peter Murphy)

Toronto (photo Peter Murphy)

Le grand bonheur, à Toronto, est de pouvoir se mettre dans sa bulle : décider de ne rien comprendre de ce que se racontent les gens dans le métro ou le tramway est un privilège. La politesse un peu coincée des gens était aussi des plus agréable. Ne parlons pas des serveurs charmants parce qu'ils savent qu'au bout du dîner, il y a le pourboire (tip) et des vendeurs, certes un peu collants mais aux petits soins parce qu'ils ont une com sur le produit acheté. En revanche, malgré le ras-le-bol des "vous êtes charmante" à tous les coins des rues parisiennes il y a 10 ans, j'ai eu du mal à me faire au peu de drague des torontois.


A Paris, les gens ont beau être critiqués par tous, c'est un plaisir, pour moi, de leur parler et surtout de les comprendre : bref d'échanger. On a de vrais dialogues, de vrais conflits ou de vraies complicités. Ils sont finalement assez polis aussi, même parfois assez gentils alors qu'ils pourraient bien plus s'énerver... j'en suis souvent très étonnée. Et puis quand on se croise on se regarde avec cette petite envie de dragouiller : j'adore.


Evidemment, quand vient le moment de parler de services, d'aide ou je dirais même plus d'assistanat, là, les énormes clichés qu'on colle aux français prennent tout leurs sens...

La circulation parisienne (photo Peter Murphy)

La circulation parisienne (photo Peter Murphy)

Un camion ne devrait pas prendre de petites rues dans Paris. D’accord! Surtout en pleine heure de pointe. Mais que voulez-vous ça peut arriver! Coincé il était le camionneur : impossible de tourner dans cette voie qui d'ailleurs est impraticable depuis 3 mois : des trous partout, des barrières qui bloquent les trottoirs etc... Une seule solution pour ce pauvre chauffeur : reculer! Mais croyez-vous que quelqu'un aurait bougé le petit doigt pour le diriger? Alors évidemment je m'y suis collée! J'ai arrêté toute la circulation, fait des signes au camionneur, ça a bien pris 3 minutes. Et tout content il est reparti vivre sa vie! Les automobilistes autour avaient l'air complètement ébahis.. Et moi j'étais heureuse d'avoir rendu service!

Allez je sors!!! (photo Peter Murphy)

Allez je sors!!! (photo Peter Murphy)

Je vous le disais dans mon article "Au travail!" : pas facile de trouver un emploi!
Une copine me persuade de faire une formation web, genre : « Journalisme on line» pour ajouter une corde a mon arc. J'appelle donc Pôle-Emploi, puisque je suis inscrite et qu'ils sont censés m'aider à trouver du travail. Evidemment je tombe sur une machine qui me dit : tapez 1 si vous voulez vous inscrire, tapez 2 si vous voulez connaître votre indemnisation, tapez 3 si je ne sais plus quoi, et tapez 4 si vous voulez parler avec un de nos préposés aux formations. Ni une ni deux, réjouie de savoir qu'il y a des gens qui s'y connaissent en formation à Pôle-Emploi, je me jette sur le 4 et attends de tomber sur mon sauveur... C’est une jeune femme qui décroche. Je lui explique l'affaire : "Voilà (parce que sans le mot voilà dans vos dialogues en ce moment, vous n’êtes pas vraiment français) Je suis journaliste et on m'a conseillé de faire une formation web. Qu’avez-vous à me proposer?". Elle me répond tout de go :

"Ah Madame ça va pas être possible, c'est pas dans vos cordes. Du coup (même chose que le mot « Voilà » : pour se faire comprendre de nos jours à Paris, il faut dire « Du coup » tous les 3 mots) ce n'est pas votre secteur." Abasourdie, quelque peu K.O, je me mets à rire... Et je lui dis : "Mais madame, qui croyez vous qui écrit tous les articles que vous lisez sur votre smartphone à travers Facebook ou Twitter!!!!"

Un soir je reçois la facture de cantine de mon fils. Evidemment je ne comprends pas pourquoi c'est si cher. J'appelle donc le directeur de l'école juste pour lui demander comment il compte 34 jours dans un mois. Il m'explique qu'en fait c'est 1 mois et demi. "Ah c'est cher quand même!!" lui dis-je! "Vous avez raison" me répond-t-il. "C'est surtout qu'on m'a mise en niveau 8 (5 euros 10 le repas) parce que j'ai donné mes feuilles de salaire de 2013, mais aujourd'hui je n'ai pas de revenus" continué-je. "Ah oui là c'est dur quand même" rétorque le directeur. "Je vais demander à l'assistante sociale de vous appeler" conclut il.

Et oui, il y a des gens qui vous veulent du bien et s'intéressent à vous! Incroyable !
Le lendemain, je reçois un message vocal.
"Bonjour Madame. Le directeur de l'école m'a demandé de vous appeler. MALHEUREUSEMENT je tombe sur le répondeur, je ne peux pas vous parler. Rappelez-moi"... Hou-là! ça vous met direct dans l'ambiance!! Trop envie de parler à cette charmante dame qui pense que parce que je ne travaille pas, je devrai instantanément répondre au téléphone!
Je décide donc de la rappeler. Et là je me fais traiter d'assistée : "Donc vous n'avez pas de revenus?" "Non puisque je n'ai pas de travail" "Donc pas de revenus?" "Je ne sais pas comment vous le dire autrement : si je n'ai pas de travail, je n'ai pas de revenus" " Oui enfin ce n'est pas clair votre histoire! ça va être difficile de convaincre mes partenaires" "Enfin moi je n'ai rien demandé, c'est le directeur qui m'a dit de vous solliciter. Parce qu'il est gentil et agréable" "Et bien moi je ne suis pas gentille et agréable" me lance cette charmante assistante sociale!! J'insiste : ASSISTANTE SOCIALE : c'est son métier!!! "Bon ben je pense que ce n'est pas la peine que je vienne" "Oui madame, c'est ça, ne venez pas!!"... Ah, tu le prends comme ça, me dis-je : "Et bien si madame je vais venir, car vous me jugez sans même connaitre mon dossier, on va se parler face à face".
J'ai bien fait : non seulement elle était plutôt gentille, mais en plus je suis redescendue au niveau 5 et paie moins cher la cantine de mes enfants!!!

La FACTURE de la cantine!!

La FACTURE de la cantine!!

On parle beaucoup de la France coupée en 2 politiquement, mais je pense que la France est aussi coupée en 2 administrativement : il y a les assujettis et ceux qui sont censés les administrer.
A mon avis le mot service n'a jamais vraiment été enseigné à ceux qui font ce métier ici. Dans le privé ça fait des vendeurs qui préfèrent finir leur conversation que de vous aider, ou des serveurs qui se racontent leur vie en hurlant à travers le restaurant comme si vous n'étiez pas là. Dans le public c'est autre chose : le contribuable qui tient pour acquis qu'il a droit à des aides et au soutien de la France (puisque le gouvernement lui a proposé), va gentiment demander son dû. Il tombe sur un autre citoyen qui a les mêmes droits, mais qui en a tellement marre de se faire engueuler par ceux qui veulent pouvoir avoir ce qu'on leur a promis, qu'il est désagréable et envoie paître celui qui tout à coup va devenir "l'assisté". Le soit disant "assisté" va alors détester les fonctionnaires qui ne foutent rien selon lui à part vous envoyer paître et réclamer des dizaines de documents.
Pourquoi aime-t-on tourner autant en rond dans ce pays? Et si on essayait de vivre ensemble, voire se soutenir les uns les autres? L'union fait la force non? En tout cas c'est ce que semble avoir compris nos ancêtres en 1789 et les canadiens aux dernières élections : bravo!!

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S
C'est vrai: la France est un pays sur-administré (et donc sur-fonctionnarisé) qui a le culte du formulaire, des annexes, des justificatifs. En général, j'oublie de me munir d'un "justificatif de domicile", parce qu'en Belgique, la carte d'identité fait foi puisqu'il faut la mettre à jour en cas de changement d'adresse; En France, on peut avoir déménagé cinq fois en 10 ans: la CI reste toujours valable. Quant au justificatif de domicile, cela peut être une facture de téléphone mobile, émise par une société privée qui ne vérifie pas l'adresse que vous donnez!
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M
merci de ces petits conseils
A
Ils aiment compliquer la chose .. Faire comme si chaque chose était longue et insurmontable ! Alors que chacun y mettrait du sien tout irait mieux !
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M
exactement astrid!!